TF1 - Journal de 13H - 3 septembre 2023
"C’est un véritable crève-cœur, mais nous allons devoir massivement dire non à des personnes que nous aurions pu accueillir avant l’inflation et nous allons devoir réduire la quantité de ce que nous donnerons aux personnes qui rentreront dans nos critères." déclare Patrice Douret, Président bénévole des Restos du Cœur.
"Ces derniers mois, notre budget pour les achats alimentaires, redistribués ensuite gratuitement aux bénéficiaires, a doublé . L'association, qui s'attend à servir 170 millions de repas cette année contre 140 million en 2022, apporte une aide régulière aux personnes dans le besoin, en fonction de leur reste à vivre. Son montant pour être admissible va être révisé à la baisse" a encore indiqué Patrice.
"Aujourd'hui, nous ne sommes pas suffisamment solides pour absorber le flux de personnes qui ont besoin d'aide alimentaire. L'association devra aussi "réduire la quantité de ce que nous donnerons aux personnes qui rentreront dans nos critères."
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EDITO
" Chers bénévoles, chers amis, Cela fait des mois que nous constatons, impuissants, les ravages de l’inflation sur les plus démunis ; des mois que nous les voyons affluer, de plus en plus nombreux, dans nos lieux d’activité ; des mois que nous alertons sur la gravité du contexte social sur le terrain. Nous avions enregistré, à la fin de l’hiver, une augmentation de 22 % des personnes inscrites et acceptées à l’aide alimentaire. La tendance s’est malheureusement aggravée cet été partout sur le territoire, dans les villes comme en milieu rural, avec 35 % de repas servis en plus par rapport à l’année dernière. Cette situation, insupportable sur le plan moral, n’est pas non plus tenable humainement pour des ressources bénévoles souvent épuisées, et financièrement pour notre structure. Nous aurons distribué en un an plus de 170 millions de repas ! Contre 142 millions l’année d’avant ! Ces plus de 30 millions de repas supplémentaires, ajoutés aux coûts de nos achats de denrées, qui ont eux-mêmes doublé, et de nos coûts logistiques soumis à la crise énergétique, mettent en péril le modèle Restos. L’inflation entraîne des déficits de plusieurs dizaines de millions d’euros, qui s’accumulent, face à une conjoncture qui n’augure pas d’améliorations notables rapidement. Si nous ne faisions rien, les Restos du Cœur risqueraient de fermer leurs portes en moins de trois ans. Le constat, implacable, demandait une réponse forte et adaptée. Le Conseil d’administration national a pris ses responsabilités et voté, après de multiples consultations dans les délégations régionales et associations départementales, un ensemble de dix mesures destinées à préserver à la fois nos équipes et nos missions auprès des plus pauvres, sans remettre en question deux des principes fondamentaux de notre association, tels que voulus par nos fondateurs : la gratuité et l’inconditionnalité de notre accueil. Vous trouverez le détail de ces dix mesures ci-dessous, dans un document mis à votre disposition sur Intranet. Deux d’entre elles vont être particulièrement difficiles, ne nous le cachons pas. Pour la première fois de notre histoire, nous serons contraints de restreindre les critères d’éligibilité à notre aide, et de réduire la dotation aux personnes que nous accueillons. Pour passer cette crise, nous allons devoir donner moins, et à moins de monde alors que l’on attend pourtant plus ! Nous savons tous le drame humain que cela représente. Mais les digues sont en train de lâcher, nous sommes à un point de bascule, et devons préserver l’association pour continuer à aider les plus pauvres d’entre les plus pauvres, et qui comptent sur nous. Ces mesures freineront la spirale, elles sont indispensables mais ne suffiront pas à revenir à un équilibre acceptable. C’est pourquoi nous avons interpellé fortement, publiquement, les pouvoirs publics et les grandes entreprises pour qu’ils se mobilisent et nous aident à franchir ce cap, comme vous pouvez le voir lors de mon intervention au journal de 13h00 sur TF1 ce dimanche .
Nous ne lâcherons rien.
Ce mois de septembre est un moment fort de la vie démocratique des Restos. Nous ne doutons pas que les assemblées générales des associations départementales seront l’occasion d’intenses discussions et réflexions. Nous serons à votre écoute dans les prochaines semaines, avec les élus, avec le Comité des missions sociales, avec l’ensemble des équipes de l’Association nationale, pour répondre à vos questions, aux inquiétudes, à vos suggestions pour faire face à ce nouveau défi ensemble, collectivement, humainement. Dans l’esprit Restos. "
Patrice Douret, Président bénévole des Restos du Cœur
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La situation exceptionnelle et inédite que nous traversons a nécessité des décisions tout aussi exceptionnelles et inédites. Voici une note reprenant simplement les 10 mesures votées à l’unanimité par le CA du 5 juillet dernier.
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Mesures d'urgence
Face à une augmentation massive, brutale et sans précédent du nombre de personnes accueillies par nos lieux d’accueil partout en France, le Conseil d’administration du 5 Juillet 2023 a adopté 10 mesures d’urgence pour protéger nos ressources bénévoles en première ligne, garantir la pérennité financière de l’Association, et ainsi maintenir l’accueil inconditionnel et l’aide gratuite fournie par les Restos du Cœur à ceux qui en ont le plus besoin.
Utilisation des réserves financières disponibles dans le respect du seuil minimum défini et validé par le CA le 30 juin 2022 et lors de l’AG du 28 octobre 2022 ;
Application à partir du début de la 39ème campagne et jusqu’au début de la 40ème campagne, d’une réduction de la dotation pour une personne seule à 7 repas par semaine (au lieu de 9 repas) et à 4 repas par semaine et par personne (au lieu de 6 repas) pour les familles ; la dotation minorée* est maintenue ; intégration du lait dans les compléments alimentaires* et distribution hebdomadaire des compléments alimentaires (*plus de détails dans la FAQ) ;
Gel du barème actuel (d’été), qui sera maintenu en application durant toute la 39ème campagne et jusqu’au démarrage de la 40ème campagne, en novembre 2024 ;
Plafonnement du hors-barème à 10% au-delà du barème en vigueur, afin de maitriser le nombre de dotations minorées ;
Dès maintenant et jusqu’à l’été 2024, travail transversal sur la mise en œuvre, à compter de la 40ème campagne, d’un nouveau barème unique toute l’année, incluant des travaux sur la composition de la dotation et la qualité alimentaire associée et des modalités de distribution ;
Dès maintenant, poursuite/remise en place obligatoire de la distribution à points, accompagnée et au choix dans tous les centres d’activités des Restos, en veillant au respect de l’accueil inconditionnel (dépannage en cas d’urgence sans conditions), toujours pour s’assurer de l’équilibre et de l’équité sur les produits distribués, et contribuer à renforcer la substitution ;
Obligation de la substitution du négoce par notamment des produits issus du don et des fonds FEAD et FSE+ pour l’ensemble des AD (visant un minimum de 60% de substitution d’ici 3 ans) ;
Dès maintenant et jusqu’à juin 2024, mise en place d’un plan de rationalisation et de mutualisation de moyens au niveau national, avec travaux sur un schéma directeur d’optimisation des entrepôts et de la logistique (objectif d’une mise en œuvre d’ici 3-5 ans). L’objectif de ce schéma directeur est la diminution de nos dépenses, et donc la diminution du nombre d’entrepôts départementaux ;
Dès maintenant, application stricte de la règle des 80/20 (20% financés par AN si 80% apportés par l’AD) pour tous les financements de projets, une gestion modérée des contributions de l’AN aux AD et mise en place d’une construction budgétaire pluriannuelle prévisionnelle à 3 ans ;
Renforcement des mécénats de compétence en soutien au bénévolat, notamment en priorité à l’appui aux gouvernances et postes clé en AD et en DR.
Fondamentaux
Ces mesures d’urgence ne remettent pas en cause :
Les grands principes d’accueil inconditionnel, sans jugement, et de gratuité de l’aide, de même que les colis de dépannage pour toute personne se présentant dans un centre ou à la rue, et dont le reste à vivre est trop élevé pour être inscrite à l’aide alimentaire ;
L’accès aux activités d’aide à la personne et d’accompagnement de toute personne se présentant aux Restos du Cœur, sans condition d’éligibilité à l’aide alimentaire. L’aide à la personne reste une priorité des Restos ;
L’ensemble des activités comme les activités de rue auprès des plus démunis, les chantiers d’insertion, le logement, etc…, ne font pas l’objet de mesures spécifiques.
Soyons solidaire et montrons, que cette fois encore, les Restos sauront faire face !
FAQ : à retrouver ici (sur l'intranet des Restos du Cœur)
La situation exceptionnelle et inédite que nous traversons a nécessité des décisions tout aussi exceptionnelles et inédites. Voici une note reprenant simplement les 10 mesures votées à l’unanimité par le CA du 5 juillet dernier. Vous trouverez sur cette page une FAQ pour vous aider quotidiennement dans vos actions sur le terrain. Questions et réponses sur les thématiques suivantes : - de 1 à 8 sur la dotation - de 9 à 16 sur le gel du barème - de 16 à 19 sur l'aide à la personne - de 19 à 22 sur la structuration de l'Association - de 23 à 24 sur les ressources humaines - de 25 à 26 sur le calendrier - 27 sur la communication
1. Quelles modifications sont apportées à la distribution des compléments alimentaires ?
La dotation des compléments alimentaires passe en fréquence hebdomadaire et non plus par campagne ;
Elle dépend de la taille de la famille ;
Le lait entre dans la gamme des compléments alimentaires, il n’est plus distribué de façon systématique. 1L de lait = 2 points.
Dotation hebdomadaire compléments alimentaires :
Taille de la famille 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 et +
Nombre de points 2 2 3 4 5 5 6 6 7 7 8
Nota : la dotation des produits Hygiène n’est pas modifiée. Elle reste par campagne.
Exemple :
Une personne seule : elle a droit à 2 points (ou portions) par semaine. Si elle prend du lait 1 litre, (1L = 2 points) alors cette semaine elle ne prend que du lait. La semaine suivante si elle ne prend pas de lait elle peut prendre 2 points de compléments alimentaires, par exemple 1 paquet de café de 250g et 1 pot de confiture, en fonction de ce qui est disponible à la distribution.
Une famille de 4 personnes : elle a droit par semaine à 4 points. Par exemple 2 litres de lait ou 1 litre de lait et 2 autres points de complément alimentaire.
Un format de carte de dotation actualisé sera mis à disposition dans le Guide d’Accès à l’aide alimentaire. En cas d’absence de la famille une semaine, la dotation ne se rattrape pas la semaine suivante.
2. Comment peut-on expliquer la différence de niveau de dotation pour les personnes seules et les familles ?
Les personnes seules bénéficient d'une dotation individuelle plus élevée qu’une personne dans une famille car elles ne connaissent pas, par définition, les économies d'échelle vécues par des familles. La prise en compte des charges dans le calcul du reste à vivre est la même, quelle que soit la situation familiale. La dotation va passer de 9 à 7 repas par personne seule, et de 6 à 4 repas par personne pour une famille. Il est à noter que les Restos resteront l’association d’aide alimentaire qui donne le plus, et ce de façon totalement gratuite, alors que d’autres ont augmenté leurs tarifs ou arrêté de donner par manque de produits. Par ailleurs, nous n’apportons pas qu’une aide alimentaire : les dons de produits d’hygiène et de vêtements ne sont pas impactés par ces mesures d’urgence, et continueront de soulager les budgets des familles les plus précaires.
3. La dotation minorée est-elle toujours une solution avec les nouvelles modalités ?
Oui, elle s’applique pour les personnes acceptées en équipe qui sont au-dessus du barème et dans la limite des 10%.
4. Quels seront les niveaux des dotations minorés pour la 39ème campagne ?
Les dotations minorées seront pour la 39èmecampagne : 3 repas par semaine pour une personne seule et 2 repas par personne pour une famille.
5. A quel type de famille est réservé le colis de dépannage ?
Le colis de dépannage est une aide occasionnelle pour les familles n’entrant pas dans le barème ou les familles en grande difficulté passagère pour prendre en compte des situations particulières. Toute l’année, toute personne poussant dans l’urgence la porte des Restos, rencontrée sur une activité de rue, doit recevoir une aide alimentaire immédiate. Un colis de dépannage composé avec bon sens selon la composition de la famille est proposé.
6. Pourquoi faut-il pousser les produits de « substitution » ?
Le taux de substitution renvoie à notre capacité à substituer des produits alimentaires gratuits (dons de partenaires, dons issus de donations européennes, ramasses…) aux produits achetés par l’Association. En effet, les Restos du Cœur sont l’une des seules associations qui achète près d’un repas sur trois distribué sur ses propres fonds. Plus nous utilisons les produits issus des dons des entreprises ou fournis par l’Europe, plus nous aurons la capacité de préserver nos équilibres financiers, et donc de pouvoir accueillir plus de personnes en difficultés. Quelques points de pourcentage de substitution par les dons de repas achetés par les Restos représentent, au niveau national, plusieurs millions d’euros d’économies, et donc de repas en plus.
7. En quoi la distribution, à points, accompagnée et aux choix est-elle importante ?
La diversification des produits, le choix entre différents aliments permet de soutenir au mieux les personnes accueillies et d’avoir une meilleure utilisation de la nourriture en évitant les gaspillages. L’aide alimentaire accompagnée et au choix est essentielle pour à la fois guider nos publics dans la préparation des aliments, mais également pour s’extraire pour un temps de la solitude et établir un dialogue. Moment privilégié pour faire savoir que les Restos peuvent leur apporter un soutien dans de multiples domaines, et ainsi initier un accompagnement.
8. Est-il prévu de mettre en place une deuxième Collecte nationale ?
Il n’est pas prévu de seconde collecte nationale pour l’instant, mais cette possibilité n’est pas exclue. Toutefois, cela n’empêche pas les Associations départementales d’organiser des collectes localement si elles le souhaitent.
9. Sur quel barème inscrire les personnes qui se présentent aujourd’hui ?
C’est le barème d’été qui s’applique aujourd’hui et qui, comme annoncé, restera en vigueur jusqu’à la campagne 40 débutant en novembre 2024. Pour rappel, le mode de calcul du Reste à Vivre restera inchangé sur la 39ème campagne.
10. Combien de personnes accueillies sont « Hors Barème » aujourd’hui ?
Nous constatons qu’une personne sur deux au-dessus du barème est aujourd’hui acceptée en « Hors barème ». C’est pourquoi il est essentiel de limiter cette pratique, qui doit rester exceptionnelle et étudiée au cas par cas, en équipe. Face à l’afflux du nombre de personnes nous devons maintenir une forte vigilance sur ces situations pour diriger, prioritairement, nos moyens d’actions vers les personnes accueillies les plus en difficultés. La situation d’une personne ou d’une famille ne sera étudiée en Hors Barème que si son reste à vivre ne dépasse pas 10% du barème de sa catégorie.
11. Comment est calculé le dépassement de barème à 10% ?
Cas 1 – Si la différence entre le reste à vivre (ressources – charges) et le barème de référence est inférieure ou égale à, 0 alors la personne est acceptée à l’aide alimentaire avec dotation simple.
Exemple : Reste à vivre = 90 ; barème = 100 différence = - 10 (90-100) <= 0 : demande acceptée
Exemple : Reste à vivre = 100 ; barème = 100 différence = 0 (100-100) <= 0 : demande acceptée
Cas 2 – Si la différence entre le reste à vivre (ressources – charges) et le barème de référence est supérieure à 0 et inférieure ou égale à 10% du barème de référence, alors l’équipe peut étudier la demande.
Exemple : Reste à vivre = 105 ; barème = 100 différence = 5 soit > 0 et <= 10 (10% de 100) : demande peut être acceptée et la dotation est minorée
Exemple : Reste à vivre = 110 ; barème = 100 différence = 10 soit > 0 et <= 10 (10% de 100) : demande peut être acceptée et la dotation est minorée
Cas 3 – Si la différence entre le reste à vivre (ressources – charges) et le barème de référence est supérieure à 10% du barème de référence, alors la famille est refusée à l’aide alimentaire.
Exemple : Reste à vivre = 115 ; barème = 100 différence = 15 > 10 (10% de 100) : demande refusée.
12. Quelles sont les règles d’étude de la situation des familles entre 0 et 10 % au-dessus du barème ?
L’acceptation de familles en « hors barème » reste exceptionnelle et doit être motivée. Les inscripteurs-orienteurs (IO) ne peuvent décider d’accepter ou de refuser ces familles à leur niveau. La situation de ces familles doit toujours faire l’objet d’une décision d’équipe.
13. Qui communique la décision de refus de l’équipe ?
Le refus pourra être annoncé par les inscripteurs/orienteurs, de même que la décision de dotation minorée. Il y a lieu d’annoncer cette décision avec attention, discrétion et bienveillance.
14. La carte provisoire est-elle toujours d’actualité, si oui, quelles sont ses règles d’utilisation ?
Oui, la carte provisoire est établie pour toute situation dont on perçoit qu’elle est susceptible d’évoluer au cours de la campagne (situation familiale, ressources, démarches en cours, dossier en cours). Sa durée est d’environ deux à trois semaines, et elle peut être renouvelée. L’équipe peut suivre ainsi l’évolution de la situation de la famille. Les IO replanifient un RDV à quelques semaines avec la PA pour faire le point sur l’évolution de sa situation. Pour rappel, avec la carte provisoire il s'agit d'une dotation minorée.
15. Les bébés sont-ils concernés par ce barème de la 39ème campagne ?
Ces dernières années, les familles refusées en période d’été alors qu’elles étaient acceptées en hiver se voyaient ouvrir l’aide alimentaire pour les Bébés (0 à 1 an). Cette exception prend fin, seront uniquement acceptés à l’aide alimentaire les bébés d’une famille acceptée dans le cadre du barème en vigueur aux conditions indiquées sur la note.
16. Les personnes accueillies en été sont-elles inscrites automatiquement pour l’hiver ?
Non, une réinscription de toutes et tous est indispensable, et les inscriptions seront ouvertes cet automne comme les années précédentes. Il ne devra pas y avoir de bascule automatique d’une personne accueillie de l’actuelle campagne d’été à la 39ème campagne.
17. Ces mesures concernent-elles les autres aides à la personne (hors alimentaire) ?
Non, ces mesures seront sans effet sur les aides à la personne. Même si refusées à l’aide alimentaire, les personnes accueillies auront toujours le droit à toutes les activités proposées, indispensables pour aider les personnes à sortir le plus rapidement possible de la précarité, et donc des Restos.
18. Est-ce que ces mesures d’urgence remettent en cause le projet petite enfance ?
Il n’y a absolument pas de remise en cause du projet. Il est maintenu sur les prochaines années avec une recherche active pour des contributeurs et donateurs. Cela reste une préoccupation importante des Restos du Cœur. Il se déploiera au gré des moyens dont nous disposons. Durant la 39ème campagne, l’ensemble des bénévoles au contact de ces publics devra se former grâce au nouveau module « Accompagner la petite enfance ».
19. Comment prendre le temps de faire de l’accompagnement alors que nous faisons face à une augmentation du nombre de personnes accueillies et que nous nous concentrons sur l’aide alimentaire ?
Il est nécessaire d'intégrer de nouveaux bénévoles afin que les équipes soient plus nombreuses pour proposer un accueil de qualité et un accompagnement adapté autre que la distribution alimentaire. Ainsi, nous pourrons également limiter la fatigue et l'usure de nos équipes. Nous devons également poursuivre davantage les ouvertures de nos locaux, soit sur d'autres journées en semaine soit sur des horaires élargis en soirée et / ou samedi pour permettre une meilleure fluidité.
20. Quels changements organisationnels ces mesures entraînent-elles ?
Un Plan Pluriannuel d’Optimisation des entrepôts et de la logistique est à déployer sur plusieurs années avec pour objectif la recherche d’efficacité et de réduction des coûts récurrents pour l’Association. Les principes directeurs d’un schéma national devront être déterminés, au plus tard en juin 2024, pour une mise en œuvre dans les 3 à 5 ans à venir, et dès à présent, en fonction des opportunités de rationalisation identifiées dans les différents départements. Nous ne pouvons plus disposer d’un entrepôt par département, nous devons également engager une réflexion systématique sur l’utilisation optimale du parc de véhicules des AD, car nous ne pouvons plus nous permettre d’avoir des camions sous-utilisés ou des véhicules non utilisés mais toujours assurés. Tout projet de mutualisation, notamment d’entrepôts départementaux, est donc une priorité pour l’association et sera étudié et accompagné.
21. Est-ce que le freinage du déploiement des projets concerne l’ouverture de nouveaux centres, ou le projet de développer des centres itinérants ?
Le « plan de modernisation » a été un succès. Il a permis de moderniser et sécuriser des lieux d’accueil, de rénover la flotte de véhicules, de transférer des centres, d’améliorer la chaîne du froid, de structurer un circuit régional… etc. 1022 projets ont été soutenus sur les deux dernières années. Aujourd’hui, les 20 millions d'euros ont été engagés. La fin de ce « plan de modernisation » ne doit pas traduire l’arrêt de toutes actions de modernisation qui se poursuivront dans le cadre de la démarche projet. En revanche les projets seront, dans le contexte actuel, étudiés de très près et la règle de co-financement sur fonds AN de 20 % maximum redevient, de fait, la norme. Des cas spécifiques peuvent être envisagés concernant les projets mobilisant des fonds dédiés et inscrits dans des stratégies de long terme.
22. Les mesures de freinage concernent-elles aussi les mises aux normes des locaux et les démarches Hygiène et sécurité alimentaire (HSA) ?
La sécurité des personnes et des biens relève d’obligations légales qui s’imposent à nous et reste une priorité. Nous continuerons à œuvrer pour leur respect que ce soit dans nos pratiques et dans la mise aux normes de nos équipements et locaux, avec toujours le principe de la recherche de financements.
23. Comment faire appel au mécénat de compétences ?
Un travail a d’ores et déjà été engagé par les pôles bénévolat et ressources humaines de l’association nationale pour clarifier et simplifier les démarches. Avec une porte d’entrée unique pour toute demande et avec l’objectif de renforcer en priorité les associations départementales. Le mécénat doit être un soutien au bénévolat, aux gouvernances départementales et pour des postes clés. Ces nouvelles modalités plus simples et plus réactives pour développer le mécénat de compétences au sein des Restos seront explicitées en septembre 2023.
24. Est-il prévu des formations pour les équipes ?
Tous les inscripteurs orienteurs vont suivre une formation en préparation de la 39ème campagne.
25. À quelle date ces mesures prennent-elles effet ?
Certaines de ces mesures sont déjà appliquées :
Utilisation des réserves financières
Application stricte de la règle de financement 80/20
D’autres peuvent être appliquées dès à présent :
Travail sur le barème unique pour la C40
Distribution à points, accompagnée et au choix
Plafonnement du Hors barème à 10%
Obligation de la substitution
Plan de rationalisation et mutualisation
Renforcement des mécénats de compétence
A partir des inscriptions d’octobre :
Gel du barème actuel jusqu’en novembre 2024
Réduction de la dotation et nouvelles modalités pour la distribution des produits complémentaires
Lors de la campagne 40 :
Mise en place d’un barème unique dont les modalités, etc… restent à définir.
26. Quand ces mesures seront-elles mises en place dans les paramètres de l’outil Ulysse ?
Tout sera mis en place dans l’outil Ulysse pour la 39ème campagne, et intégré dans la formation de tous les inscripteurs orienteurs.
27. Comment communiquer en AD sur ces mesures ?
En continu : lors des Bureaux et Conseil d’Administration des AD, partage des mesures, de leurs objectifs et élaboration des modalités pour aller à la rencontre des bénévoles des centres pour leur présenter les mesures, répondre à leurs questions et les accompagner dans leur mise en œuvre.
Dès à présent : diffusion sur l’intranet de la FAQ et de la note pour la 39ème campagne. Organisation de rencontres dans l’ensemble des centres et lieux d’activités pour échanger avec tous les bénévoles sur les mesures, leur appropriation et leur mise en application.
Tout au long du mois de septembre : à l’occasion des Assemblées Générales en AD, point pour échanger sur les mesures, leur appropriation et leur mise en place. Formation des inscripteurs-orienteurs pour la mise en place des mesures.
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